Sur les traces d'Al Andalus

                                                                          

Il est des noms qui me font rêver, qui m'emmènent loin, très loin, dans une autre dimension sans même avoir à les prononcer. Il est des noms que j'aime rouler dans ma bouche pour en déguster la saveur évocatrice intense, pour en saisir tous les accents et les faire chanter encore entre mes lèvres avant de les laisser s'échapper.

Il en est un tout particulièrement dont la seule évocation suffit à nourrir mon imaginaire, à le transporter dans un monde digne des mille et une nuits.

Dis, s'il te plaît, tu ne voudrais pas essayer pour voir s'il te fait le même effet à toi aussi?

C'est facile, tu n'as qu'à fermer les yeux. Penses-y très fort et fais monter du plus profond de toi  :

Alhambra

Tu sens le souffle de l'Espagne mauresque qui frôle ton visage?

Assieds-toi et regarde là-bas, dressée sur la colline de la Sabika dominant Grenade, la citadelle rouge. Al Hamra, disaient les arabes.

Ouvre grand tes yeux, sous leur décrépitude, les vieux murs te livreront toute la poésie d'Ibn Zamrak. Ils te feront revivre le monde musulman, disparu de la terre espagnole mais si présent dans l'imaginaire de ses habitants.

Ecoute les pierres chargées d'histoire. Elles te conteront huit siècles de civilisation musulmane et te diront comment l'Alhambra fut le foyer de toutes les légendes, le centre de toutes les convoitises, le sujet de toutes les odes à la beauté, chantées par les Romantiques à la fin du siècle passé.

Et si tu veux bien rester avec moi, je te montrerai l'Alcazaba, les palais Nasrides, celui de Charles Quint ou encore les jardins enchantés du Généralife.

Peut-être même qu'avec un peu de chance, nous apercevrons, à travers un moucharabieh, la silhouette furtive d'une princesse captive...